Par Laurent Fassot
Avec la crise, le nombre de surendettés en France augmente (les ménages concernés sont 100000 de plus par rapport à 2006). Afin de « moraliser » le crédit, mercredi dernier, un projet de loi a été déposé à l'assemblée nationale, avec pour objectif de permettre de mieux responsabiliser et informer les Français. Le but de cette loi, si elle est adoptée, sera d'éviter aux ménages français de connaître le surendettement, situation qui caractérise l'impossibilité pour le débiteur de faire face à l'ensemble de ses dettes. Il semble que le taux de surendettement moyen soit de 60 % du revenu permanent en France. Comment devient on surendetté? Quel est le profil du ménage surendetté? Dans un pays, vaut il mieux que ce soit les ménages où l' Etat qui soit (sur)endetté?
A la fin de l'année 2009, on comptait en France pratiquemment 750000 ménages surendettés selon la Banque de France (contre 650000 trois ans plus tôt), ce qui concerne donc 1,8 millions de personnes (il y a un peu plus de 26 millions de ménages en France). De façon plus subjective, 15 % des ménages français déclarent selon un récent sondage « avoir du mal à rembourser ses dettes ». Il est à noter que le surendettement semble désormais principalement lié à dégradation de la situation financière et sociale des ménages. En effet, le surendettement des ménages est principalement « passif » de nos jours en France (pour 75 % des cas), c'est à dire qu'il résulte d'accidents de la vie, comme le chômage ou un divorce. Le surendettement « actif », lié à un excès de crédits, une mauvaise gestion ou un loyer trop cher, ne représente plus que 25 % des dossiers de surendettement déposés à la Banque de France. Le surendettement « passif » augmente de 11 points depuis 2001. On devient donc surendetté principalement à cause du chômage (pour un tiers des cas), à cause d'un divorce (plus de 15 % des cas), ou encore à cause d'un accident ou d'une maladie (plus de 11% des cas). Ensuite, on contracte des crédits à la consommation, des crédits revolving (aux taux d'intérêt très élevés) d'où le risque de tomber dans une spirale du surendettement.
Par ailleurs, on remarque que la plupart des dossiers de surendettement (87%) sont constitués de charges courantes et de crédit. Seuls 8 % des dossiers contiennent un crédit immobilier. Cela signifie que peu de ménages surendettés sont propriétaires, et que plus de la moitié de leur endettement est constitué d'arriérés de loyers, de factures de gaz et d'électricité. L'autre moitié des arriérés est constitué d'impôts et de crédits (principalement crédits à la consommation). Les deux tiers des surendettés vivent seuls, ce qui est en progression depuis 2001, et lié à la hausse du nombre de personnes séparées ou divorcées. La majorité des surendettés ont entre 35 et 55 ans, mais la part des surendettés de plus de 50 ans est en augmentation. Enfin, un autre trait caractéristique des surendettés est que leur revenu et leur patrimoine sont relativement faibles. Dans près de Trois quarts des dossiers, le revenu net est égal ou inférieur à 1500 euros par mois, peu sont propriétaires ou disposent d'une épargne, et seulement 40 % disposent d'un véhicule.
La hausse du nombre de surendettés peut paraître inquiétante, même si elle est en partie liée au ralentissement de l'activité économique. En effet, le crédit est de plus en plus considéré de nos jours comme une source de revenu complémentaire. Cela traduit bien que les salaires sont en partie gelés depuis quelques années maintenant. Il faut bien se rappeller que la crise des subprimes est liée a un surendettement des ménages américains, au fait qu'il vivaient au dessus de leurs moyens justement car leurs salaires étaient jugés insuffisants. Jean Paul Fitoussi, président de l' OFCE pense « qu'il vaut mieux un Etat endetté que des ménages endettés; là où l' Etat est endetté et pas les ménages, les taux d'intérêt sont plus bas ». Le problème, c'est qu'actuellement en France, l' Etat est très endetté (+de 80% du PIB), et que l' endettement des ménages augmente. Simplement, avec le retour de la croissance (cela arrivera bien un jour), il faudrait peut être veiller à désendetter davantage les ménages que l' Etat...
aujourd'hui, même lorsque l'on sait gérer son budget, les organismes financiers ne respectent pas l'obligation , qui est la leur, de vérifier la solvabilité de leurs clients Il faudrait peut-être commencer par là, revenir à des prêts en harmonie avec les revenus exactss, et non supposés. ce phénomène n'est pas nouveau, les périodes dificiles que l'on vit aujourd'hui n'ont fait que faire ressurgir le problème. cela dit, les excès en matière de crédit ont été favorisés aussi par la possibilité de faillite personnelle. pourquoi ne pas prendre ce que l'on vous donne sans conditions réelles, à partir de l'instant où l'on a déjà rien ou pas grand chose. quels sont les risques si l'on est propriétaire de rien : aucun
Posted by: nuisette sexy | 04/27/2010 at 08:44 AM